Dégats d'au moins 5 obus de la 1ère guerre mondiale
Vue aérienne de la caserne St Martin en 1914, site de construction du collège de jeunes filles en 1933
Collège de Jeunes Filles de Laon vers 1930
Un peu d’histoire …
L’enseignement en Picardie au début du 19ème siècle
L’école primaire.
La première République avait inscrit dans son programme l’intention de répandre largement l’enseignement et d’en faire bénéficier les villages les plus déshérités.
Mais en cette matière comme en beaucoup d’autres, l’époque révolutionnaire n’avait pas su faire passer dans ses faits ses velléités constructives.
On avait confisqué les rentes qui permettaient d’assurer l’enseignement gratuit aux enfants pauvres.
L’ enseignement était encore donné ça et là par quelques anciens maîtres, restés attachés à leur tâche ingrate, par dévouement autant que par habitude même lorsqu’ils avaient cessé de recevoir aucun traitement.
Mais c’est seulement à l’avènement de l’Empire que nous voyons se constituer une véritable organisation de l’enseignement.
Jusqu’à cette époque les écoles primaires, et tout ce qui les concernait, avaient, en somme, été laissées pratiquement au bon plaisir des municipalités .
Les autorisations d’enseigner n’étaient parfois données qu’à titre provisoire.
Soumis à une véritable inquisition, aussi bien sous l’Empire que sous la Révolution. Les maîtres qui éduquaient la jeunesse de nos campagnes avaient encore à faire face à bien d’autres soucis. Leur situation financière semble n’avoir rien de très enviable : ils étaient tiraillés à la fois entre le fisc, qui exigeait beaucoup et les parents d’élèves qui payaient peu.
Les parents étaient parfois tentés d’abuser de toutes les facilités qu’on leur accordait largement. Les paiements s’espaçaient : au lieu de payer chaque mois, on voit des parents s’habituer à ne payer que par trimestre.
Il était encore une autre friction entre parents et instituteurs : sous prétexte d’employer les enfants aux travaux des champs, certaines familles les retiraient dès le mois de mars ; on voyait ainsi pendant la belle saison les classes se vider peu à peu au détriment de l’instruction, des enfants… et de la bourse des maîtres.
L’enseignement secondaire
L’enseignement officiel comprenait comme aujourd’hui des lycées et des collèges, du moins à partir de 1811, un décret du 15 novembre de cette année-là ayant ordonné la création de lycée.
Il existait, en principe, un collège dans chaque arrondissement. Dans l’Aisne, on en voit à Laon, Château Thierry et Saint Quentin.
Il y en eut un à Soissons, mais il ne fit sans doute pas ses frais et disparut. On permit par la suite à une institution libre de s’établir dans les bâtiments.
A Chauny, le collège demeura à titre de projet. Dans ces divers établissements, le prix de la pension variait en général de 400 à 500 francs par an .
M.A Baudoux et Annette de la Charlonny
Petite histoire de la
Cité Scolaire du Plateau
L'ancien "collège de Laon", devenu plus tard "Lycée de Garçons", est à l'origine du lycée Julie Daubié et du collège Les Frères Le Nain.
L'école de Laon était déjà très réputée au XIème siècle au cours duquel s'illustra l'écolâtre Anselme. Le collège de Laon fut fondé en 1555 par Nicolas Carolez, garde des sceaux du bailliage du Vermandois. En 1578 son importance était telle que la surintendance et le gouvernement furent dévolues au Corps des habitants. Disparu sous la Terreur, le collège de Laon reparut en 1802. Au cours des siècles il occupa différents locaux, le dernier étant situé rue Vinchon. Le projet du conseil municipal de 1836 de le transformer en lycée ne se réalisa qu'avec la construction, en 1887, par l'architecte Georges Ermant, des bâtiments actuels qui furent utilisés comme hôpital pendant la Grande Guerre.
Les enseignants, du Moyen-âge au XVIIIème siècle, étaient essentiellement des ecclésiastiques ; de 1830 à 1850, le nombre de chaires doubla avec des créations en philosophie, physique, langues vivantes et histoire dont l'enseignement n'existait pas auparavant.
L'établissement vit passer des élèves plus tard devenus célèbres, comme l'académicien Jean-Jacques Gautier de 1926 à 1930, ou l'historien Ernest Lavisse de 1852 à 1856, et des professeurs tels que Jean-Paul Sartre, en 1936, M. Farigoule alias Jules Romain sous l'occupation allemande et, plus récemment, un ancien professeur d'anglais. M. Lafitte, devenu l'écrivain Jean-Louis Curtis.
Conçu à l'origine pour 200 internes et 150 externes, le Lycée de Garçons ne comptait qu'un seul élément féminin, l'infirmière. Dans la première moitié du XXe siècle la mixité apparaît dans les classes terminales et dans les années 60 les filles y viennent en classe de sciences expérimentales et mathématiques élémentaires alors que des garçons suivent leurs cours de philosophie au Lycée Nationalisé de Jeunes Filles. Si en 1908 les effectifs étaient tombés à 190 lycéens, avant 1971 le lycée compta jusqu'à 1400 élèves.
La mixité devient obligatoire dans les établissements publics par une loi de 1975 alors que la scission est déjà faite dès 1973. Les élèves de la seconde à la terminale iront alors au Lycée Paul Claudel ou au Lycée Pierre Méchain, né en 1971 de l'ancienne "École Pratique", pour la branche industrielle. Ceux de la sixième à la troisième iront, quant à eux, au Collège d'Enseignement Secondaire dans les locaux de l'ancien Lycée d'État de Garçons qu'ils partagent avec le Lycée Professionnel, lui-même issu de l'annexe commerciale et technique du Lycée Paul Claudel.
Depuis l'origine des locaux, les bâtiments ont été maintes et maintes fois remaniés : les greniers sont devenus dortoirs et les dortoirs des salles de classes.
Le projet original de construction souterraine d'un restaurant scolaire se concrétisa après le premier coup de pelle donné en août 1991 et les travaux s'achevèrent deux ans plus tard. Travaux qui sont toujours à l’ordre du jour dans cet établissement en constante mutation.
Christian Houde Président de l’association des anciens élèves du Lycée de Laon |